top of page

“Un jeune poète équatorien”: sur les débuts de Gangotena

Paradoxe pour paradoxe, si c’est en français qu’Alfredo Gangotena (1904-1944), Équatorien de Paris (puis exilé à Quito), devait écrire et publier la plus grande part de son œuvre, c’est toutefois à la faveur de la parution de deux poèmes espagnols dans un hebdomadaire du Costa Rica, Repertorio Americano de Joaquin García Monge, grâce à une démarche de Gonzalo Zaldumbide (ministre plénipotentiaire de l’Équateur à Paris) et avec une lettre de présentation de Napoleón Pacheco (homme de lettres costaricain, alors à Paris)... qu’on entendit pour la première fois parler de lui en France, dès 1922.

L’insigne honneur en revient au critique et traducteur Georges Pillement, qui par la même occasion se trouva être le tout premier à traduire Gangotena en français (il n’y en aura guère d’autres). Il saurait d’ailleurs le rappeler, à la parution du premier recueil de l’auteur — dans un article à retrouver au sein du «Dossier» de notre édition d’Orogénie et autres poèmes français, établie et préfacée par Émilien Sermier.

Archive :

 

Revues et journaux de l’Amérique latine

par

Georges Pillement

[extrait]

 

Le Repertorio Americano du 12 juin 1922 publie deux poèmes d’un jeune poète équatorien, Alfredo Gangotena qui révèlent chez leur auteur une forte personnalité, neuve et originale. Les deux strophes que j’en ai traduites le montreront:

 

Celui qui dérobe les fleurs d’oranger asservies aux branches,

pour sa fiancée, monte au zénith — le grand seigneur —

par mon échelle de révérences, et proclame :

« La cinquième dimension de l’espace, frères, c’est la douleur… »

 

Les poteaux télégraphiques me disent furtivement

des églogues de blasphèmes et d’électriques histoires.

Mais, la belle viendra à travers mes cauchemars

Évaporer ma peine et les nuages de mes plaintes !

 

Revue de l’Amérique latine, 1re année, vol. II, n° 8,

Paris, août 1922, section « La vie en Amérique latine », p. 361.

Comments


bottom of page