Francophonie & soft-power: à propos d’Absence de Gangotena
L’œuvre poétique française d’Alfredo Gangotena (1904-1944), Équatorien de Paris (puis exilé à Quito), a pu susciter en son temps quelques recensions majeures, signées par Jean Cassou, Georges Pillement ou l’ami Henri Michaux, entre autres, à propos des recueils Orogénie (1928) et Absence (1932). Des textes à retrouver dans le «Dossier» de notre édition d’Orogénie et autres poèmes français, établie et préfacée par Émilien Sermier.
Mais Absence, paru «chez l’auteur» à Quito, en 1932 (après avoir été programmé aux éditions J. O. Fourcade), ne pouvait manquer de retenir également l’attention du chroniqueur de poésie du Mercure de France:
Les poèmes
par
André Fontainas
[extrait]
Chaque fois que d’outre-mer me parvient un recueil de vers français signé d’un nom exotique, je songe à cette noble expansion de notre langue, de notre civilisation qui pousse, au loin, tant d’amis inconnus à s’exprimer dans la langue de notre patrie. M. Alfredo Gangotena a écrit les nobles et beaux vers sensibles de sa plaquette Absence à Quito, dans l’Équateur. La liberté des rythmes dont il use n’empêche point que ses poèmes soient sûrs, émouvants et chantants, regorgeants de vie et de sensibilité. Nous devrions en France montrer plus de gratitude à ceux qui, dans les pays les plus lointains, songent à nous et cultivent notre langue, notre lyrisme.
Mercure de France, n° 853,
Paris, 1er janvier 1934, p. 147.
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